William Shakespeare : «La poésie est cette musique que tout homme porte en soi.»


L'âme-primevère

Elle voulait une flamme au fond des nuits-sanglots,

Elle voulait délaisser la rive des phrases-terre

Echapper à l’extrême pesanteur des mots

 

Elle voulait traverser les brumes en colère

Elle voulait la lumière et son moindre frisson

Devenir un oiseau, aérienne et légère

 

Elle voulait retisser ses vieux habits de paille

Elle appelait le ciel enluminé d’amour

Elle voulait que s’en aille l’ombre de ses batailles

 

Son âme-primevère filant au-devant d’elle

Elle suivait les chemins des oiseaux de l’aurore

Espérant que se love un ange dans ses ailes

 

Elle pensait la joie, elle pensait la danse

Elle pensait la paix, la joie et le silence

 

Elle voulait avaler tout ce qu’elle pouvait d’air

Elle voulait s’échapper de sa cage de sang

Goûter la terre mauve et le sel de la mer

 

Alors

Agrafant une étoile à son manteau de vent

Trancha à la racine les terreurs dernières

 

et s’envola, liée à son âme-primevère

 

dany L

 

 

LA MER

 

J’entrais dans l’eau glacée où rien n’existe plus

Que la fraîcheur exubérante sur la peau nue

Et sur les lèvres le chant du bonheur

Et j’étais la mer

Fille de ciel et de clameurs

 

C’était une plage d’eau neuve et de châteaux

Baignée de coquillages, d’étoiles et de bateaux

Et la mer, la mer sans âge, inexorable

 

La mer ardente couronnée d’or

Me racontait l’enfance

Et l’insouciance

 

Et j’étais la mer

 

Encore et encore

 

Dany L

 

 

 


 

 

 Il est une heure sacrée

 

Juste après l’obscurité

Lorsque l’or souverain se réveille

Et se pose sur la ligne des jonquilles,

Filles de la terre et du soleil

 

 

 

C’est l’heure où la Lumière prend possession des ombres

Nulle ne lui résiste

Ni les secrets enfouis, ni la douleur des tombes

L’instant où, du mystère, jaillissent les clartés

 

Nulle joie comparable,

A cet enchantement

A l’éternel enfantement

Aux rites immuables

 

Préparez vous !

Voici que se lève le Soleil

Et que finit la nuit

Rien ne sera plus pareil...

Si vers lui vous tournez votre regard.

 

dany L

 

 

 

Comme un nageur...

 

Tu vis ici- bas sous des voiles bizarres et des manteaux de sombre laine

 

Mais ton âme depuis si longtemps comme un voilier céleste

Suit les Géantes lueurs de porcelaine

Et navigue jusqu’au bout des nues

poussé par le Grand Souffle Inconnu

 

 

La lumière est la cime future de tous tes instants

 

 

Avance, ouvre les portes de ta conscience

Et plonge

dans les ondes profondes et merveilleuses de l’Amour

 

 

Comme un nageur du Nouveau Monde

 

dany.L

 

 

 

 

L’oiseau des lacs aux demoiselles bleues

L’oiseau des talus où l’on s’aime d’amour

L’oiseau des rues, de n’importe quels cieux…

 

De brindille en murmure

Il viendra

se percher, léger, sur l’épaule indécise des jours,

 

versant son chant de lune qui danse

 

 

(Les maîtres chanteurs) - dany L

 

 

 

 

Oui la Vie...

 

Sous l’ombrelle des jours,

Fée de dentelle et de brumes défaites

Cueille l’aurore sur sa tige !

 

Ouvre ta porte à toutes choses !

Dans le jardin des prières muettes,

il y a ton amour dans la paume des roses

 

 

 

Dis OUI

Aux fables violettes des mers lointaines

Au ciel aux violons fatigués

A la blancheur des nappes au vent des noces de vanille

Aux lueurs cruciformes où danse l’araignée

des premières rosées

 

OUI

Aux souffles de feu sous tes jupons de laine

Aux fleurs aux femmes fabuleuses

Aux pieds nus envoûtés près des lampions brûlants

Aux grâces animales ignorantes des pleurs

dans les buées bleutées

 

Un papillon à chaque bras

Un ver luisant à ta chemise

Aux marches vertes d’une église,

A genoux dis oui, je t’en conjure, à ce qui hantera tes yeux

Et même à la tristesse des vagues brisées

 

 

Et que la vie te prenne ! »

 

dany L

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le chemin de sagesse...

 

Qu’il est donc difficile 

Avec ma langue de charbon et mes histoires de serpent !

 

Comment apprendre à vivre, étoile entre les cils,

une fleur blanche sur la bouche ?

Mon âme en crue déborde !

 

Mieux vaut, sans se hâter, revêtir la lumière

Attendre que l’instant palpite à mon poignet

 

Devenir le ruisseau aux fossés des forêts

 

Ma première pensée fleurie

 

Qu’elle soit d’Amour enfin, ou bien qu’elle ne soit pas !

 

Dany L

 

 

 

Spleen

 

Le matin je me lève 

dans le miroir ensommeillé

Le petit chat ronronne, à regret, éberlué

Une araignée caresse un horizon d’oiseaux

Le soleil n’est pas né

 

J’écoute le monde qui voudrait tant chanter 

Je songe à éviter le monde épouvanté

J’étale sur mon pain des miettes d’espérance

 

Je songe éternellement à demeurer cachée

Dans la manche d’un ange

 

Mais…

La vie va, la vie vient

 

J’allume le ciel

J’accroche à ma robe une onde frémissante

Dehors

je croise des gens et des rivières

encombrés de folie et de prières

 

La vie va et ne s’arrête pas.

 

Dany L

 

 

 

 

 

 

Le don du matin....

 

Cueille l’aurore au secret de ton cœur mouillé

Entre les dalles de pierre roses

Poussent des herbes de soleil

 

Si le temps t’est compté, aime l’aurore, ami !

 

Hier tu as suivi les chevelures vertes

sous de hauts peupliers tranquilles

et des ailes de jeune envol

L’heure coulait et la rivière entre tes cils

 

Demain matin la mer peut-être à ton réveil,

Une étoile rouge à ton drap

Comme un baiser de haute grâce

Viendra te murmurer les mondes à chérir

 

Cueille l’aurore au plus près de ton souffle doux

Et marche sur ton premier jour,

terre de lait aux brumes rousses…

 

Cueille l’aurore, ami, demain existe-t-il ?

 

dany L

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tristesse....mais espoir !

 

 

 Demain peut-être…

 

 

Demain, dans cent ans, dans mille ans

après les terres de vanité et de colères

 

Une fois éteinte la fureur des volcans

Sous nos larmes amères,

Une fois nos îles d’or noyées,

Et nos moindres libertés confinées, baîllonnées, numérisées

 

Une fois pliés nos genoux harassés

et morts les pingouins, les lionnes et les cerfs

et morts les magiciens, les poèmes, les concerts

et le parfum des roses

 

Une fois défuntes l’insouciance

Et l’enfance des danses de printemps

Après avoir bu jusqu’à la lie

Les poisons du mensonge, de l’arrogance et de l’argent

 

Demain,

Après tant de mirages et de ravages

peut-être alors serons-nous en âge

de savoir dire non !

Et de retrouver le vrai, le beau, le bon...

 

Pourquoi attendre si longtemps 

Pour inventer un nouveau temps ?

 

Le temps

Du courage intelligent

Le courage solaire du coeur

Le courage de vivre et de mourir

Le courage d’être vivants

et libres

 

La Terre, elle, fera toujours pousser ses fleurs

 

 

Dany L