Elle voulait une flamme au fond des nuits-sanglots,
Elle voulait délaisser la rive des phrases-terre
Echapper à l’extrême pesanteur des mots
Elle voulait traverser les brumes en colère
Elle voulait la lumière et son moindre frisson
Devenir un oiseau, aérienne et légère
Elle voulait retisser ses vieux habits de paille
Elle appelait le ciel enluminé d’amour
Elle voulait que s’en aille l’ombre de ses batailles
Son âme-primevère filant au-devant d’elle
Elle suivait les chemins des oiseaux de l’aurore
Espérant que se love un ange dans ses ailes
Elle pensait la joie, elle pensait la danse
Elle pensait la paix, la joie et le silence
Elle voulait avaler tout ce qu’elle pouvait d’air
Elle voulait s’échapper de sa cage de sang
Goûter la terre mauve et le sel de la mer
Alors
Agrafant une étoile à son manteau de vent
Trancha à la racine les terreurs dernières
et s’envola, liée à son âme-primevère
dany L
LA MER
J’entrais dans l’eau glacée où rien n’existe plus
Que la fraîcheur exubérante sur la peau nue
Et sur les lèvres le chant du bonheur
Et j’étais la mer
Fille de ciel et de clameurs
C’était une plage d’eau neuve et de châteaux
Baignée de coquillages, d’étoiles et de bateaux
Et la mer, la mer sans âge, inexorable
La mer ardente couronnée d’or
Me racontait l’enfance
Et l’insouciance
Et j’étais la mer
Encore et encore
Dany L
Il est une heure sacrée
Juste après l’obscurité
Lorsque l’or souverain se réveille
Et se pose sur la ligne des jonquilles,
Filles de la terre et du soleil
C’est l’heure où la Lumière prend possession des ombres
Nulle ne lui résiste
Ni les secrets enfouis, ni la douleur des tombes
L’instant où, du mystère, jaillissent les clartés
Nulle joie comparable,
A cet enchantement
A l’éternel enfantement
Aux rites immuables
Préparez vous !
Voici que se lève le Soleil
Et que finit la nuit
Rien ne sera plus pareil...
Si vers lui vous tournez votre regard.
dany L
Comme un nageur...
Tu vis ici- bas sous des voiles bizarres et des manteaux de sombre laine
Mais ton âme depuis si longtemps comme un voilier céleste
Suit les Géantes lueurs de porcelaine
Et navigue jusqu’au bout des nues
poussé par le Grand Souffle Inconnu
La lumière est la cime future de tous tes instants
Avance, ouvre les portes de ta conscience
Et plonge
dans les ondes profondes et merveilleuses de l’Amour
Comme un nageur du Nouveau Monde
dany.L
L’oiseau des lacs aux demoiselles bleues
L’oiseau des talus où l’on s’aime d’amour
L’oiseau des rues, de n’importe quels cieux…
De brindille en murmure
Il viendra
se percher, léger, sur l’épaule indécise des jours,
versant son chant de lune qui danse
(Les maîtres chanteurs) - dany L
Oui la Vie...
Sous l’ombrelle des jours,
Fée de dentelle et de brumes défaites
Cueille l’aurore sur sa tige !
Ouvre ta porte à toutes choses !
Dans le jardin des prières muettes,
il y a ton amour dans la paume des roses
Dis OUI
Aux fables violettes des mers lointaines
Au ciel aux violons fatigués
A la blancheur des nappes au vent des noces de vanille
Aux lueurs cruciformes où danse l’araignée
des premières rosées
OUI
Aux souffles de feu sous tes jupons de laine
Aux fleurs aux femmes fabuleuses
Aux pieds nus envoûtés près des lampions brûlants
Aux grâces animales ignorantes des pleurs
dans les buées bleutées
Un papillon à chaque bras
Un ver luisant à ta chemise
Aux marches vertes d’une église,
A genoux dis oui, je t’en conjure, à ce qui hantera tes yeux
Et même à la tristesse des vagues brisées
Et que la vie te prenne ! »
dany L
Le chemin de sagesse...
Qu’il est donc difficile
Avec ma langue de charbon et mes histoires de serpent !
Comment apprendre à vivre, étoile entre les cils,
une fleur blanche sur la bouche ?
Mon âme en crue déborde !
Mieux vaut, sans se hâter, revêtir la lumière
Attendre que l’instant palpite à mon poignet
Devenir le ruisseau aux fossés des forêts
Ma première pensée fleurie
Qu’elle soit d’Amour enfin, ou bien qu’elle ne soit pas !
Dany L
Spleen
Le matin je me lève
dans le miroir ensommeillé
Le petit chat ronronne, à regret, éberlué
Une araignée caresse un horizon d’oiseaux
Le soleil n’est pas né
J’écoute le monde qui voudrait tant chanter
Je songe à éviter le monde épouvanté
J’étale sur mon pain des miettes d’espérance
Je songe éternellement à demeurer cachée
Dans la manche d’un ange
Mais…
La vie va, la vie vient
J’allume le ciel
J’accroche à ma robe une onde frémissante
Dehors
je croise des gens et des rivières
encombrés de folie et de prières
La vie va et ne s’arrête pas.
Dany L
Le don du matin....
Cueille l’aurore au secret de ton cœur mouillé
Entre les dalles de pierre roses
Poussent des herbes de soleil
Si le temps t’est compté, aime l’aurore, ami !
Hier tu as suivi les chevelures vertes
sous de hauts peupliers tranquilles
et des ailes de jeune envol
L’heure coulait et la rivière entre tes cils
Demain matin la mer peut-être à ton réveil,
Une étoile rouge à ton drap
Comme un baiser de haute grâce
Viendra te murmurer les mondes à chérir
Cueille l’aurore au plus près de ton souffle doux
Et marche sur ton premier jour,
terre de lait aux brumes rousses…
Cueille l’aurore, ami, demain existe-t-il ?
dany L
Tristesse....mais espoir !
Demain peut-être…
Demain, dans cent ans, dans mille ans
après les terres de vanité et de colères
Une fois éteinte la fureur des volcans
Sous nos larmes amères,
Une fois nos îles d’or noyées,
Et nos moindres libertés confinées, baîllonnées, numérisées
Une fois pliés nos genoux harassés
et morts les pingouins, les lionnes et les cerfs
et morts les magiciens, les poèmes, les concerts
et le parfum des roses
Une fois défuntes l’insouciance
Et l’enfance des danses de printemps
Après avoir bu jusqu’à la lie
Les poisons du mensonge, de l’arrogance et de l’argent
Demain,
Après tant de mirages et de ravages
peut-être alors serons-nous en âge
de savoir dire non !
Et de retrouver le vrai, le beau, le bon...
Pourquoi attendre si longtemps
Pour inventer un nouveau temps ?
Le temps
Du courage intelligent
Le courage solaire du coeur
Le courage de vivre et de mourir
Le courage d’être vivants
et libres
La Terre, elle, fera toujours pousser ses fleurs
Dany L